Un Module Pilote Socrates


Module pilote Socrates « statut juridique des femmes dans l’Union Européenne » (1996-1999)

Coordonné la première année par Mireille Azzoug et Francine Demichel (juriste, ancienne présidente de l’université), il est ensuite coordonné par M. Azzoug seule, F. Demichel entrant dans le cabinet de Claude Allègre, puis étant nommée directrice de l’enseignement supérieur au ministère de l’Éducation nationale.

Le module pilote a été réalisé en partenariat avec cinq autres universités européennes : Cordoue, Lérida (Catalogne), Glasgow (Écosse), Helsinki et Rome La Sapienza, et deux associations, l’Alliance des femmes pour la démocratie, présidée par Antoinette Fouque, alors députée européenne et première vice-présidente de la Commission des droits de la femme au Parlement européen, et l’Institut de recherche en évolution professionnelle (INREP), présidé par Colette Davaze, consultante et enseignante associée à l’IEE de 1995 à 1998.

L’un des buts du module était d’élaborer un cours commun, pluridisciplinaire (sociologie, science politique, droit…) et comparatif, sur le statut juridique des femmes dans les pays européens, destiné aux étudiant-e-s de l’ensemble des universités impliquées, avec, pour support, un document de travail écrit.

Les enseignantes et chercheuses des universités partenaires (Anü Pylkkänen et Kévät Nousiainen (Helsinki), Maria Dolores Adam Muñoz (Cordoue), Maria Teresa Areces Piñol, Agnes Pardell et Maria Angles Calero Fernandez (Lérida), Pamela Clayton et Maria Slowey (Glasgow), Maria Teresa Guerra Medici (Rome) et, pour Paris 8, outre les coordinatrices, Sébastien Barles (ATER à l’IEE) et Michèle Idels, vice-présidente de l’Association des femmes pour la démocratie, se sont réunis pour des journées de travail et des tables rondes, à diverses reprises au cours des trois années. Après plusieurs rencontres de travail, a été élaboré en commun une publication de 275 pages : « Le statut juridique des femmes dans l’Union européenne : Politique, citoyenneté, travail, famille » (sous la direction de Mireille Azzoug et Francine Demichel), publié dans les Cahiers de recherche de l’IEE, Le Fil d’Ariane (également disponible en anglais : « The Legal Status of Women in the European Union : Politics, Citizenship, Labour, Family »).

Les cours ont été mis en place dans les différentes universités. À l’IEE, il a fonctionné sous forme d’un séminaire, fréquenté par un public étudiant mixte, qui a accueilli de nombreuses conférencières et conférenciers, français et étrangers – universitaires, responsables d’institutions publiques et privées ou d’associations – spécialistes des questions féminines et de genre.

Par ailleurs, le module a poursuivi son travail de réflexion, notamment sur la question des violences à l’encontre des femmes et deux colloques ont été organisés, avec le soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis (qui a lancé un observatoire sur cette question, auquel l’IEE a apporté son concours), de l’UNESCO, de la Ville de Paris, du Secrétariat d’État aux droits des femmes et du Monde diplomatique. Le premier colloque, national, s’est tenu à l’Université Paris 8 et à la Bourse du travail de Bobigny, les 21 et 22 novembre 2000, et le second, européen, avec la participation des partenaires étrangères, à l’UNESCO, les 15, 16 et 17 novembre 2001. Organisé sous la direction de M. Azzoug, en collaboration avec Sébastien Barles[1] et avec le concours des étudiant-e-s du séminaire, les deux colloques ont rassemblé de nombreux-euses universitaires et de très nombreux-euses responsables institutionnels et associatifs. Les actes – « Les violences à l’encontre des femmes et le droit en France » (2001) et « Les violences à l’encontre des femmes et le droit en Europe » (2002) – ont également été publiés dans Le Fil d’Ariane, (coordonnés par M. Azzougavec le concours de plusieurs universitaires, de Sébastien Barles et d’étudiant-e-s de l’IEE). Ils ont bénéficié du soutien financier des institutions associées aux colloques ainsi que de la Recherche de Paris 8. Le cours a permis de sensibiliser les étudiant-e-s aux divers aspects du statut juridique des femmes, et de développer une réflexion en la matière qu’ils ont pu directement intégrer dans leur vie professionnelle. Il leur a également permis de prendre conscience de l’impact des rapports sociaux de sexe et de la dimension du genre dans tous les aspects de la vie sociale, culturelle et économique : il a ainsi contribué à faire reculer le sexisme.



[1] Après avoir été secrétaire général du Groupe des Verts de la région PACA, S. Barles a été attaché parlementairede la députéeeuropéenne EELV Michèle Rivasi, et est aujourd’hui conseiller municipal de Marseille. Il a aussi assuré des enseignements à l’IEE.