Histoire de la recherche à l’IEE


Aux origines du Centre d’Études des Mutations en Europe (CEME)

Après sa création, l’Institut d’études européennes a accueilli un DEA. Certain-e-s des titulaires de ce diplôme ont effectué par la suite un doctorat d’Études européennes. Différents axes de recherche ont été développés sous forme d’équipes d’université.

36 doctorats ont été soutenus de 1995 à 2007, dans le cadre de la formation doctorale de l’IEE, puis du CEME. 

Tout d’abord intitulée « Mutations des société et cultures en Europe », la formation doctorale de l’IEE a pris en 2000 un nouveau titre : « La construction européenne. Enjeux géopolitiques, économiques et socioculturels ».

Le nouvel intitulé répondait à un double objectif : intégrer les champs de recherche de nouveaux enseignant-e-s et identifier plus précisément les problématiques et les axes de réflexion les plus saillants liés à l’Europe prise au sens large, s’agissant des États membres de l’Union ou des candidats à l’adhésion, ou encore d’ensembles géopolitiques ou économiques interférant avec l’Union. Les principaux enjeux évoqués qui s’inscrivent dans les grands débats de société et de civilisation actuels, exigent une approche pluridisciplinaire et comparative.

La formation doctorale e été successivement dirigée par Bernard Cassen, Jean-Claude Boyer, Pierre Cours-Salies et Bernard Maris.

Comparatisme, pluridisciplinarité, articulation entre recherche et pratiques sociales

Les études européennes constituent un champ d’études et non une discipline. Seul le concours de disciplines multiples, dans une démarche pluridisciplinaire, permet de les appréhender dans leur richesse et leur complexité. Cette démarche se double nécessairement d’une approche comparative, la totalité des problématiques abordées étant transnationales et transculturelles. C’est donc à partir de ces réalités que se sont positionnés les enseignements dispensés dans les séminaires et les recherches menées dans les équipes de recherche ou les groupes de réflexion constitués au sein de la formation doctorale puis de son Centre d’études des mutations en Europe.

Ces recherches avaient non seulement pour but de contribuer à la recherche fondamentale mais aussi de s’inscrire dans le débat public et la réflexion sur les pratiques sociales. Dans leur majorité, les étudiant-e-s de l’IEE ne se destinaient pas à devenir des enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses , mais des acteurs sociaux et économiques. Il s’agissait pour eux d’injecter des pratiques de recherche dans les secteurs socioéconomiques affectés par la construction européenne, tant pour répondre aux besoins de qualification requis pour des emplois liés à l’intégration européenne que pour contribuer à une formation du citoyen européen. C’est donc à une nouvelle conception de la recherche, articulant vocation citoyenne et professionnalisation, qu’invitaient l’IEE et sa formation doctorale, sans rien sacrifier des exigences de rigueur et d’indépendance qui doivent présider à toute démarche de recherche.

Avec la coopération de directeurs de recherche de Paris 8 et d’autres établissements, le doctorat d’Études européennes pouvait ainsi s’inscrire dans différentes disciplines : droit public, science politiques, science économique, sciences de gestion, langues et littératures anglo-saxonnes, langues et littératures germaniques et scandinaves, langues et littératures romanes, philosophie, art, sociologie, géographie, sciences de l’information et de la communication.

Les directeurs et directrices de recherche suivant-e-s ont ainsi coopéré avec les enseignants-chercheurs et enseignantes-chercheuses de l’IEE pour la codirection de doctorats d’Études européennes – 36 soutenus de 1995 à 2007 - de façon à garantir une approche pluridisciplinaire et comparative européenne dans leurs travaux :

  • BÉHAR Pierre, professeur, littérature et civilisation allemandes, Université de la Sarre
  • BERTHO Alain, maître de conférences, ethnologie, Paris 8
  • BOSSUAT Gérardprofesseur, histoire, Université de Cergy-Pontoise, chaire européenne Jean-Monnet en « histoire de la culture »
  • BRAGUE 
Rémi, professeur, philosophie, Université Paris 1

  • BUSSY GENEVOIS Danièle, professeure, civilisation et littérature espagnoles, Université Paris 8
  • CARROUÉ Laurentprofesseur, géographie, Université Paris 8
  • CASSEN Bernard, professeur, civilisation anglo-saxonne, Université Paris 8

  • COURS-SALIES Pierreprofesseur, sociologie, science politique, IEE

  • DEMICHEL Francine, professeure, droit et science politique, Université Paris 8 , présidente de Paris 8 de 1987 à 1991
  • DREYFUS Françoiseprofesseure, science politique, Paris 1

  • FARNETTI Richardprofesseur, civilisation anglo-saxonne, IEE

  • HEN Christian, professeur, droit, Université de Toulouse 3
  • HEINENJacqueline, professeure, sociologie, Université de Saint-Quentin-en-Yvelines
  • LIÉGEOIS Jean-Pierre, professeur, sociologie, Centre d’études tziganes, Paris 3
  • LUNEL Pierre, professeur, droit, Université Paris 8
 (président de Paris 8, président de Paris 8 de 2001 à 2005
  • MARIS Bernard, professeur, économiste, Université Paris 8

  • MÉNUDIER Henri, professeur, civilisation allemande, Université Paris 3

  • PASSET René, professeur émérite, économie, Université Paris 7

  • SAMARY Catherine, maître de conférences, docteur d’État, économie, Paris 9-Dauphine, Institut de recherche interdisciplinaire en socio-économie IRISSO (CNRS/Dauphine)
  • SCARDIGLI Victor, directeur de recherche au CNRS, sociologie

  • TOPORKOFF Sylviane, maître de conférences, docteure d’État, économie, Université Paris 8
  • VERGOPOULOS Constantin, professeur, économie, Université Paris 8

  • VINCENT Jean-Marie, professeur, science politique, Université Paris 8

  • ZUPPINGER Renaud, professeur, civilisation et littérature anglo-saxonnes, Université Paris 8

Création du CEME, Centre d’Études des Mutations en Europe

De 2001 à 2004, le CEME a reçu un financement au titre d’un Plan pluriformations. Suite à la réforme des masters en 2005, il a été reconnu par le ministère de l’Éducation nationale comme équipe d’accueil (EA 4009), rattachée à l’École des sciences sociales de Paris 8 (ED 401).

Les cinq axes prioritairement retenus dans le cadre du CEME, de 2005 à 2009, permettaient de privilégier des thématiques essentielles au regard des problématiques européennes et internationales :

  • La construction européenne : politiques économiques et sociales (responsable : Bernard Maris) ;
  • Le statut juridique des femmes dans l’Union européenne (responsable : Mireille Azzoug) ;
  • Politiques, représentations, identités culturelles en Europe (responsable : Renaud Zuppinger) ;
  • Relations internationales et rapports Europe-monde (responsables : Pascal Boniface et Philip Golub) ;
  • Villes et mondialisation : anthropologie politique et urbaine (responsable : Alain Bertho).

En outre, le CEME a organisé de nombreux colloques et mis en œuvre de multiples publications d’intérêt européen (cf. Archives-colloques).

Le CEME a été supprimé en 2009 et les enseignants-chercheurs de l’IEE ont été rattachés à différentes équipes d’accueil et UMR. Outre les écoles doctorales « Sciences sociales » et « Pratiques et théories du sens », sont tout particulièrement importants pour l’adossement du master de l’IEE et de ses différents parcours, ainsi que pour l’accompagnement de ses doctorant-e-s et leur participation à des séminaires de recherche : le CRESPPA-LabTop (UMR 7217), le LED (EA 3391), le LAVUE (UMR 7218), Forces du droit (EA 4387) et l’ETSCA (EA 2302).